1, rue des petits pas

1 rue des petits pas

Auteur : Nathalie Hug

Edition : Le livre de poche

Collection : Littéraure

Parution : 01/04/2015

EAN-13 : 978-2253003311

Pages : 408

Résumé : Lorraine, hiver 1918-1919. Dans un village en ruines à quelques kilomètres du front, une communauté de rescapés s’organise pour que la vie continue. Louise, seize ans, est recueillie au 1, rue des Petits-Pas par une sage-femme qui va lui transmettre son savoir : accoucher, bien sûr, mais aussi lire et écrire, soigner les maux courants et, enfin, être l’oreille attentive de toutes les confidences. Mais dans ce village ravagé par la guerre et isolé du monde, les légendes nourrissent les peurs, et la haine tient les hommes debout. Ces peurs et cette haine, Louise va devoir les affronter car elle exerce son art dans l’illégalité, élève un enfant qui n’est pas le sien, aime un être qu’elle n’a pas le droit d’aimer, et tente de se reconstruire dans cet univers où horreur et malveillance rivalisent avec solidarité et espoir.

Mon avis : Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais parfois il me suffit de lire quelques pages pour comprendre qu’un livre va me marquer, me bouleverser.  "1, rue des petits pas" en est l’exemple parfait.

Bien qu’anticipant une lecture difficile, on allait quand même évoquer la reconstruction au lendemain de la fin de la 1ère mondiale, j’avais hâte de me plonger dans ce roman qui se déroulait dans ma région.

Louise est une jeune fille de 16 ans, qui n’aura été épargnée ni par la vie, ni par la guerre. Comme beaucoup de femmes à l’époque elle sera l’une des victimes collatérales du conflit. Violée par des Teutons en déroute (entendez par-là des allemands), elle sera laissée pour morte dans un fossé. Elle ne devra sa survie qu’à Anne et Vida qui vont s’acharner à lui sauver la vie. Après l’avoir soigné, Anne va lui fournir un toit, mais aussi lui apprendre un métier : celui de sage-femme. Seulement, sa formation auprès d’Anne va prendre fin de manière tragique lors d’un accouchement, où la mère de l’enfant et la sage-femme perdront la vie. Louise va donc se retrouver propulsée mère et sage-femme en un battement d’aile. N’ayant pas achevé son apprentissage, et conformément aux dernières volontés d’Anne, c’est Vida qui va reprendre son éducation. Mais face à cette jeune femme austère, qui depuis le début l’évite comme la peste, Louise va avoir du mal à trouver ses marques. Et si, la frontière entre haine et amour ne tenait qu’à un fil ? Au milieu des mensonges, jalousies et méfiances, Louise trouvera-t-elle la force de mettre en péril sa liberté pour venir en aide aux femmes de la communauté ?

Dès les premières lignes l’auteure plante le décor, vie et mort seront étroitement liées. Ce n’est pas un récit édulcoré qu’elle nous livre mais un texte poignant qui nous choppe aux tripes pour ne plus nous lâcher. Les propos sont tranchants et les descriptions réalistes jusqu’à l’écœurement. On navigue entre espoir et désillusion, tout comme les habitants de ce village qui n’ont pas attendu d’avoir le feu vert pour venir se réinstaller. Mais comment se reconstruire, réapprendre à vivre au milieu de ce tas de ruine ? Comment réinsuffler à ses décombres la vie et rebâtir un village ?

Au fil des pages, on assiste à la métamorphose du village mais aussi de Louise. Elle, qui aurait pu se laisser abattre par l’ampleur de sa tâche et de son apprentissage, va gagner en assurance, en indépendance. On assiste ému à ses victoires, mais aussi à ses manquements, ses doutes. En parallèle, on voit le village revenir à la vie, sortir de son abandon et reprendre du poil de la bête.

Les personnages, quant à eux, sont hauts en couleur. C’est vrai que Nathalie Hug ne les a pas forcément tous approfondis, mais je trouve que loin de desservir son histoire ça l’enrichi. Car même si la guerre est finie, les dangers sont nombreux. Les protagonistes sont tous occupés à avancer, à survivre. Le temps n’est pas à l’introspection mais à l’action. Et sincèrement, vu le nombre de personnages qui passent l’arme à gauche, au fur et à mesure des pages, la lecture aurait été intenable si on s’était attaché.

Enfin, pour moi, la plus grande force de ce roman c’est la plume de l’auteure. Par ses phrases courtes, épurées, incisives et efficaces, Nathalie Hug a, à la fois, donné le rythme et le ton à son récit. Et malgré la dureté du propos et l’horreur qui nous glacent le sang  parfois, on enchaîne les pages.

Ce roman aura été pour moi l’occasion de partager une lecture commune avec mon amie Blandine du blog "Vivrelivre". Pour découvrir son avis c'est par ici !

Ma note : Bien qu’ayant énormément apprécié cette lecture coup de poing, le coup de cœur n’aura pas été au rendez-vous. Toutefois, il s’en est fallu de peu. Je vous le conseille donc très vivement. Je lui mets donc la note de 5/5.

 

Rédigé par Magali, le 11/03/2018

 

Pour finir, ce titre participe aux challenges suivant :

  • "Challenge des douze thèmes" pour le mois de mars, "La fille de la bande" → Un livre dont l' héroïne est une femme et dont l'auteure est une femme aussi.
  • "Challenge défi liste lecture", numéro 94, Lire un livre dans lequel est évoqué un lieu que vous avez visité (lieu précis, ville ou région).

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