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Innocenti

Innocenti 593144 250 400

Auteur : Eric Descamps

Edition : Atine Nenaud

Collection : -

Parution : 23/01/2015

ISBN-13 : 978-2930735139

Pages : 332

Résumé : Imaginez qu'un fléau aussi horrifique qu'Ebola sévisse en plein Paris. Imaginez qu'il choisisse ses victimes. Paris, le 13 janvier 2013. Au cours de la manifestation contre le mariage pour tous, six femmes s'écroulent, et meurent dans les minutes qui suivent, saignées à blanc. Hantée par l'idée d'un attentat politique, la police mène une enquête dans la plus grande discrétion. Rien ne relie les victimes les unes aux autres, si ce n'est que chacune est enceinte de son premier enfant. Deux semaines plus tard, durant la manifestation en faveur du mariage pour tous, d'autres femmes meurent, laissant les enquêteurs sans la moindre piste.

Mon avis : Ce livre cela fait plus d’un mois que je l’ai terminé et qu’il trône fièrement sur ma pile d’ouvrages à chroniquer. Je me suis d’ailleurs attelée à la tâche à plusieurs reprises sans y parvenir. Impossible pour moi de trouver les mots afin de partager mon ressenti. Je suis sûre qu’en tant que lecteur vous comprenez très bien de quoi je suis entrain de vous parler. Pour certains cela se produit quand ils ont adoré un livre, pour d’autres c’est quand ils l’ont détesté. Pour ma part, c’est quand il a réussi à générer toute une palette d’émotion. Cet ouvrage entre dans cette catégorie. Il a su me faire ressentir de la joie, de la peur, de la terreur, de l’incertitude et bien plus encore.

L’auteur, dont la plume est particulièrement agréable, a le don de venir nous chercher, de nous attraper et de ne plus nous lâcher jusqu’à la fin de son histoire.

Il faut dire que pour cela il n’hésite pas à nous malmener avec un rythme assez soutenu. En seulement une dizaine de pages on plonge, de manière choquante, dans le vif du sujet. Et quel sujet ! Des femmes enceintes qui s’écroulent victime d’hémorragie interne. Des policiers complètement dépassés par les événements. Beaucoup plus de questions que de réponses, dont les principales (pourquoi, comment et qui) peinent à être résolues. On ne peut qu’admirer la maîtrise de l’auteur qui arrive à nous faire douter de tout et de tout le monde, au point que l’on ne parvient à dénouer les fils qu’in extremis.

D’habitude lorsque je lis un thriller, j’arrive à prendre de la distance par rapport au récit soit car je ne m’identifie pas aux personnages, soit car les situations, les événements décrits ne risquent pas de m’arriver. C’est la première fois que cela m’a été impossible. Les personnages (des victimes aux enquêteurs) sont Monsieur et Madame tout le monde. Les situations sont des situations de la vie de tous les jours. Rien que du très banal, et ni voyait aucune connotation péjorative. Car sans cela, mon mécanisme de défense bien rôdé n’aurait jamais pu être percé. Le fait que le récit soit enraciné dans des événements réels et récents (manifestations du "mariage pour tous", attentat de Charlie Hebdo) renforce le phénomène d’identification.

Au cours de ma lecture, je n’ai pu m’empêcher de penser à la série "Person Of Interest". Je ne vous dirai pas pourquoi de peur de vous spoiler. Mais peut-être que cela sera aussi votre cas ?

J’ai beaucoup apprécié le personnage de Milos et j’ai hâte de me lancer dans la lecture du roman "Alvéoles" pour le retrouver.

Pour finir, je tiens à remercier Eric Descamps et les éditions "Atine Nenaud" de m’avoir offert ce livre. Mais aussi, "LivrAddict" d’avoir organisé une discussion avec l’auteur via son forum.

Ma note : Cette lecture, bien que m’ayant beaucoup plu, m’a déstabilisé car elle a réussi à m’atteindre et à jouer sur mes peurs profondes. Je ne suis pas sûre d’avoir toujours apprécié ce fait. Je lui mets donc la note de 4/5.

Rédigé par Magali, le 30/10/2015

1 vote. Moyenne 5.00 sur 5.

Commentaires (2)

Eric Descamps
  • 1. Eric Descamps (site web) | 30/10/2015
Un tout grand merci pour cette chronique!
J'avoue que le sujet peut en effet déstabiliser (les lectrices plus que les lecteurs, j'imagine), dans la mesure où les cibles visées (des femmes enceintes de leur premier enfant) suscitent plutôt un sentiment de protection.
Je comprends aisément donc les frissons qui s'ensuivent (notamment, je suppose, à la suite des trois premières pages, qui vous font glisser du paradis vers l'enfer), et donc, le malaise que ceci peut susciter.
C'est ce "mauvais frisson" que je recherchais dans ce récit, celui que l'on ressent aussi dans les films à suspense, lorsque l'on murmure à l'un des personnages à l'écran: "non, n'ouvre pas la porte, s'il te plait, ne l'ouvre pas!"
A très bientôt, j'espère,
Amitiés,
Eric
magraf2002
  • magraf2002 | 30/10/2015
De rien. Je pense effectivement que le choix des victimes contribue beaucoup au malaise que j'ai ressenti. Et oui, on ressent un sentiment de protection mais aussi d'impuissance. Le "mauvais frisson" est bien au rendez-vous. C'est une belle découverte. A bientôt, Magalitdeslivres

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