La couleur des sentiments

La couleur des sentiments

Auteur : Kathryn Stockett

Edition : Editions Jacqueline Chambon

Collection : -

Parution : 01/09/2010

EAN-13 : 978-2742792917

Pages : 528

Résumé : Chez les Blancs de Jackson, Mississippi, ce sont les Noires qui font le ménage, la cuisine, et qui s'occupent des enfants. On est en 1962, les lois raciales font autorité. En quarante ans de service, Aibileen a appris à tenir sa langue. L'insolente Minny, sa meilleure amie, vient tout juste de se faire renvoyer. Si les choses s'enveniment, elle devra chercher du travail dans une autre ville. Peut-être même s'exiler dans un autre Etat, comme Constantine, qu'on n'a plus revue ici depuis que, pour des raisons inavouables, les Phelan l'ont congédiée.
Mais Skeeter, la fille des Phelan, n'est pas comme les autres. De retour à Jackson au terme de ses études, elle s'acharne à découvrir pourquoi Constantine, qui l'a élevée avec amour pendant vingt-deux ans, est partie sans même laisser un mot.
Une jeune bourgeoise blanche et deux bonnes noires. Personne ne croirait à leur amitié; moins encore la toléreraient. Pourtant, poussées par une sourde envie de changer les choses, malgré la peur, elles vont unir leurs destins, et en grand secret écrire une histoire bouleversante.

Mon avis : Je ne vais pas vous le cacher, c’est avec une certaine appréhension que je me suis lancée dans cette lecture. J’avais tellement entendu parler de ce roman, et si souvent en bien, que j’avais peur d’y avoir placé de trop hautes attentes. Je craignais aussi de me retrouver face à un pavé (528 pages, rien que ça !) aux propos intéressants et saisissants, mais aussi indigestes et trainant en longueur. Heureusement, cela ne fût pas le cas.

"La couleur des sentiments" place la barre très haute pour mes autres lectures 2018.

Ce roman, c’est l’histoire de trois femmes aux destins et caractères bien différents mais qui vont se retrouver unies autour d’un même but, d’une même aspiration.

Aibileen, la doyenne, est bonne depuis des années. Elle passe de famille blanche en famille blanche. Sa spécialité élever les enfants blancs. Elle a depuis longtemps compris où était sa place et les limites à ne pas franchir. Mais, depuis la mort de son fils unique, un vent de révolte souffle dans son cœur.

Minny est très certainement la meilleure cuisinière de tout Jacksonville. Les familles blanches se l’arracheraient si seulement elle savait tenir sa langue. Impulsive, il est très difficile pour elle de se retenir et de museler son fort caractère. Alors, lorsqu’Hilly Holbrook, la reine des abeilles blanches, la renvoie sous un motif aussi fallacieux que grave, sa vengeance ne saurait tarder. Une chose est sûre, plus jamais vous ne verrez la tarte au chocolat de la même façon.

Quant à Skeeter, elle a du mal à trouver sa place depuis son retour de l’université. Surtout que la bonne de sa famille, qu’elle considère comme sa seconde mère, a disparu. Très affectée par cette disparition incompréhensible, elle n’a de cesse de poser des questions pour retrouver Constantine. Elle est aussi gênée par la façon dont sont traités les noirs et aspire à plus d’égalité.

Elles vont se retrouver, suite à un concours de circonstances, réunies autour d’un même projet : un livre. Et pas n’importe quel livre, un livre de témoignages retraçant les conditions des bonnes de Jacksonville !

Mais dans l’un des états les plus ségrégationnistes des Etats-Unis, et alors que les tensions raciales sont à leurs apogées, ce roman pourrait être perçu comme de la haute trahison. Et si en poursuivant leur rêve elles mettaient leurs vies en danger, auraient-elles, envers et contre tous, le courage de continuer ?

Je ne vais pas faire durer le suspens plus longtemps, j’ai eu un véritable coup de cœur pour ce roman.

J’ai trouvé que la plume de l’auteure était addictive. La variation de narratrices (Aibileen, Minny, Skeeter) a donné du rythme au roman et de la profondeur.

J’ai adoré tous les personnages. L’auteure a pris soin de bien travailler l’aspect psychologique de chacun. Ce qui a permis de leurs donner plus de reliefs.

Quant à l’histoire, parlons-en ! Au fil des pages, je suis passée, avec une facilité déconcertante, du rire aux larmes. Kathryn Stockett a su trouver les mots justes, ceux qui ont atteint mon cœur de lectrice. Elle a réussi à doser savamment les émotions qu’elle générait pour ne pas tomber dans les excès.

Mais pour moi le must de ce roman, son essence même, c’est la postface : "Trop peu, trop tard". En la lisant, on comprend à quel point l’autrice s’est livrée dans cet ouvrage. Ce roman c’est un cri d’amour, l’expression de ses regrets. Et je pense que c’est pour cela qu’il a su me toucher.

Il ne me reste plus qu’à visionner son adaptation cinématographique. J’ai hâte de me plonger dans ce film qui, je l’espère, sera à la hauteur du roman. Et ce sera, pour moi, l’occasion de retrouver l’actrice Viola Davis dont les performances sont à couper le souffle.

Ce livre a fait l'objet d'une lecture commune avec mon amie Blandine du blog "Vivrelivre". Pour découvrir son avis c'est par ici !

Ma note : Je pense que vous l’aurez compris, vu mon engouement, "La couleur des sentiments" est mon premier coup de cœur 2018. Certes, c’est un pavé, mais un pavé comme on les aime. C’est un roman qui fait du bien. Alors, si vous n’avez toujours pas succombé à ce phénomène littéraire, vous devez absolument céder à la tentation !

 

Rédigé par Magali, le 21/01/2018

 

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